UAH is secular, intellectual and non-aligned politically, culturally or religiously email discussion group.


{UAH} CAN SOME ONE KINDLY TRANSLATE THAT INTO ENGLISH

Rubrique : Tribune libre

Le Prof André Mbata accuse l'Union africaine et l'absence de
leadership en Afrique


Il s'est tenu du lundi 25 au mardi 26 juillet 2016, dans la Salle
Nelson Mandela de l'Université d'Addis-Abeba, en Ethiopie, siège de
l'Union africaine, un Forum sur la dignité africaine organisé par
l'Université des Nations Unies pour la Paix établie en 2002 par une
résolution de l'Assemblée générale de l'ONU. Ce forum a été ouvert par
Dr Demeke Mekonnen, Vice-premier ministre éthiopien, en présence des
représentants de l'Union africaine et de plusieurs organisations
internationales, des ambassadeurs accrédités à Addis, ainsi que des
universitaires provenant de nombreux pays africains.

Pas de paix ni développement durable sans droits de l'homme
    Invité  à prendre la parole lors de ce forum, le Professeur André
Mbata, qui est également professeur invité à la Faculté de Droit de
l'Université d'Addis-Abeba,  s'est penché sur La contribution de
l'Union africaine à la promotion du constitutionalisme, de la
démocratie et de l'Etat de droit, comme préalables à une renaissance
africaine : défis et perspectives.
        L'Universitaire congolais est revenu sur le concept de « paix »
repris dans le nom de l'Université des Nations Unies et sur le thème
du Forum. Selon lui, la définition de la paix ne devrait pas se
limiter à une dimension militaire ou militariste d'absence de guerre
ou de conflit armé, mais elle devrait englober le contexte dans lequel
tous les individus peuvent jouir de l'ensemble de leurs droits à la
fois comme êtres humains et comme citoyens, y compris le droit d'être
gouvernés par des personnes librement choisies, à  qui ils confient un
mandat limité dans le temps, qui doivent leur rendre compte et qu'ils
peuvent déchoir suivant les règles qu'ils se sont données et qui sont
généralement consignées dans un document appelé « Constitution ». Il
ne saurait y avoir de paix ni de développement durables en Afrique si
les Africains ne peuvent pas jouir de tous leurs droits politiques,
économiques, sociaux et culturels protégés par les constitutions, des
instruments régionaux comme la Charte africaine des droits de l' homme
et des peuples ainsi que par des  instruments internationaux auxquels
ils ont souscrit. Des régimes autocratiques et des dirigeants qui se
cramponnent au pouvoir par la raison des armes, le pillage des
ressources de leurs pays, ainsi que par la corruption de certains
intellectuels et la manipulation des masses ne peuvent pas apporter de
paix véritable à leurs peuples. On ne saurait pas non plus parler de
dignité africaine sans respect des constitutions, des droits de
l'homme et de la démocratie.
Au lieu d'être complaisantes, l'ONU qui avait été créée pour préserver
la paix et la sécurité internationales ainsi que l'Union africaine
dont l'un des objectifs consiste à promouvoir les droits de l'homme et
la bonne gouvernance devraient désormais considérer les changements
inconstitutionnels des gouvernements, les coups d'Etat
constitutionnels des dirigeants avec l'aide de certaines  cours
constitutionnelles et des commissions électorales prétendument
indépendantes comme une menace à la paix et à la sécurité
internationales et en même temps un crime contre l'humanité.  Les
dirigeants auteurs de ce crime devraient être jugés par la CPI, la
Cour africaine des droits de l'homme et des peuples ou par des
chambres spéciales africaines comme celles qui ont dernièrement jugé
et condamné l'ancien dictateur tchadien Hissene Habré.

L'UE, une institution complice des dictatures

        Revenant sur l'Union africaine qui vient de tenir son sommet à
Kigali, au Rwanda, le Prof André Mbata a déploré la duplicité de cette
organisation qui reste « un club de dirigeants africains »  sans aucun
égard vis-à-vis de leurs peuples, très forts quand il faut adopter des
instruments et résolutions mais quasiment nuls en ce qui concerne leur
application. L'Union africaine a démontré à plusieurs reprises son
inconstance et son incapacité à appliquer ses propres instruments.
C'est le cas de son Acte constitutif et de la Charte africaine de la
démocratie, des élections et de la gouvernance qui prévoient son
intervention dans les Etats membres en cas de grosses violations des
droits de l'homme ainsi que des sanctions en cas de changements
inconstitutionnels de gouvernements comme ces « coups d'Etat
constitutionnels » sur base des arrêts frauduleux des cours
constitutionnelles ou des référendums truqués comme cela a été le cas
au Burundi, au Congo-Brazzaville ou au Rwanda. Dans ces cas, l'Union
africaine ne s'est même pas contentée de se taire, mais a préféré
plutôt se ranger du côté des tripatouilleurs des constitutions et des
artisans des fraudes électorales. Elle fait de même quand elle doit
faire le médiateur des crises en apportant des béquilles pour
permettre aux Chefs d'Etat en fonction  de survivre à la suite des
accords extraconstitutionnels. Elle l'a déjà fait au Zimbabwe, au
Kenya et il n'est pas exclu qu'elle ait le même schéma en RD Congo.
        Par ailleurs, pour André Mbata, la souveraineté n'a jamais été
absolue et le droit international ainsi que le droit régional africain
ont enlevé le caractère sacro-saint de ce principe en instituant le
droit d'ingérence lorsque la vie des peuples est terriblement en
danger. Il ne sert donc à rien de recruter des acteurs pour jouer de
la comédie sur les chaines nationales de télévision comme c'est le cas
dans certains pays.

Passeport africain : simple illusion

        Le sommet de Kigali s'est achevé par la consécration de 2016 comme
l'année des droits de l'homme, surtout les droits de la femme. Le Prof
craint qu'il ne se soit pas agi d'un simple slogan en plus compte tenu
des violations graves des droits humains dans les pays africains.
        Saluant l'établissement d'un passeport commun brandi à Kigali, le
Professeur a dénoncé la théâtralisation de l'Union africaine qui
aurait pu commencer par adopter un traité régional sur la libre
circulation des personnes car il n'a jusque-là aucun fondement
juridique qui exempterait les Africains des visas lorsque sur le
continent, en dehors des nationaux des Etats-membres de la CEDEAO ou
de certains pays de l'Afrique de l'Est lorsqu'ils voyagent dans leurs
régions respectives. La situation est dramatique au sein de la SADC et
surtout en Afrique centrale où les conditions d'octroi des visas ont
même été renforcées et où les gouvernements refoulent régulièrement
les ressortissants d'autres pays membres de la SADC ou de la CEEAC.
        L'UA reste une « union » ou un « club des dirigeants » dont les
peuples sont exclus. Après les batailles pour la démocratie et les
droits humains au niveau national, la prochaine bataille des peuples
devra consister à libérer l'UA pour en faire une véritable union des
peuples africains. Pour appuyer davantage le constat que l'UA reste
encore un club des dirigeants, le Prof Mbata a fait constater que plus
de deux semaines après le sommet, aucun dirigeant de retour dans son
pays ne s'est senti dans l'obligation de rendre compte à son peuple
des résolutions prises lors de ce sommet.
        Il y a aussi le manque de volonté politique pour faire progresser
l'UA. La preuve est que des dirigeants se plaignent des ingérences
extérieures au niveau de leurs Etats, surtout lorsqu'on leur rappelle
leurs propres serments de respecter la Constitution et les droits de
l'homme. Ils n'ont cependant pas honte de faire financer l'UA par des
gouvernants étrangers et même par des ONG internationales. La décision
de financer eux-mêmes l'UA est à saluer. On verra cependant et quand
ils vont l'appliquer dans les faits.
Pour terminer, André Mbata a demandé à l'assistance de ne pas se
laisser désillusionner par les résultats atteints « sur le plan
macro-économique » avec l'augmentation des taux de croissance ni par
la multiplication des infrastructures construites généralement par des
étrangers (surtout les Chinois) avec une participation insignifiante
de la main d'œuvre locale.

Mandela sans «héritiers»

        En réalité, a conclu le constitutionnaliste congolais, la renaissance
africaine et la paix durable dans les pays africains ne sont pas
possibles avec le tripatouillage éhonté des textes constitutionnels,
les « coups d'Etat constitutionnels », les violations des droits de
l'homme  ainsi que les fraudes électorales avec les bénédictions des
cours constitutionnelles et des commissions électorales à la solde des
dirigeants. Pas non plus de « dignité africaine » ni la paix durable
dans les Etats africains sans des dirigeants responsables et
visionnaires, respectueux de leurs peuples, des dirigeants vraiment
engagés à la cause de l'Etat de droit démocratique à l'exemple de
Nelson Mandela et qui soient donc en mesure de comprendre que le
pouvoir est un service, une charge communautaire - et non pas un
privilège pour se servir, servir sa famille, et ses amis politiques -
et qu'il y a une vie après la présidence.  Tout le reste ne sera que
de la poudre aux yeux. Le problème majeur auquel la plupart des pays
sont affrontés est celui de l'absence d'un tel leadership. C'est
seulement quand il sera résolu que l'on pourra commencer à parler de «
dignité africaine » et de paix durable en Afrique.



(Par le Prof. André Mbata)

 

 

EM

On the 49th Parallel          

                 Thé Mulindwas Communication Group
"With Yoweri Museveni, Ssabassajja and Dr. Kiiza Besigye, Uganda is in anarchy"
                    
Kuungana Mulindwa Mawasiliano Kikundi
"Pamoja na Yoweri Museveni, Ssabassajja na Dk. Kiiza Besigye, Uganda ni katika machafuko"

 

 

 

 

Sharing is Caring:


WE LOVE COMMENTS


Related Posts:

0 comments:

Post a Comment

Popular Posts

Blog Archive

Followers